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22 mai 2008

Je ne suis pas un chien

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Source photo : blog d'Arzarni

               

Aujourd’hui la souveraineté nationale de la dictature Birmane empêche l’accès aux secours internationaux pour 75% des 2 millions et demi de survivants.

               

Il y aurait un progrès puisque la junte a accepté lundi, face à la pression internationale, que les membres de l’ASEAN coordonnent l’action humanitaire sans pour autant que les modalités précises en soient encore définies

         

Il y aurait de l’espoir puisque va avoir lieu une conférence internationale de donateurs dimanche 25 mai,  sous l’égide de l’ONU et de l’ASEAN.

   

Il y aurait aussi de l’espoir parce que Monsieur Ban Ki-Moon devrait rencontrer Than Shwe.

Autrement dit, il y aurait de l’espoir parce que plus de 3 semaines après le cyclone, "on" va commencer à s'autoriser à réfléchir en haut lieu sur les modalités d’action et d’acceptation des secours pour les affamés, les blessés, les mourants, les malades, les tous petits.

Le langage diplomatique, le langage de l’ouverture, le langage du « nonos » au toutou, la junte le maîtrise fort bien. Au pouvoir depuis 1962 par la voie des armes et de la terreur, elle a promis, s’est engagé dans de multiples processus, tant démocratiques qu’humains : feuille de route pour la démocratie, arrêt du recrutement des enfants soldats, respect des normes de l’OIT... etc, etc, etc, etc, etc.

Ces années de négociations et de jeux sur l’échiquier diplomatique international n’ont il me semble permis que deux choses :

-          la première a été l'impunité et le "laisser faire" pour ses crimes, dont un des exemples est le génocide du peuple Karen.

-          La seconde a été le renforcement considérable de ses boucliers et de son pouvoir tentaculaire au niveau national et international,  au moyen de la vampirisation des ressources du pays au détriment du peuple.

Le couronnement de ces arguties diplomatiques, certes élaborées sur une socle noble et nécessaire, a été ce référendum truqué, avec une crédibilité validant le zéro absolu. La junte birmane est une insulte à toute forme de diplomatie et de réelle volonté de communication, elle est une insulte même à l’Humanité dans son intelligence sensible.

La seule souveraineté nationale est représentée par Aung San Suu Kyi et la LND, dont le parti a été démocratiquement élu le 27 mai 1990 avec 82% des suffrages, devant des observateurs internationaux.

Reconnaître la souveraineté de la junte Birmane après ces décennies de vains efforts diplomatiques et de crimes, c’est simplement légitimer le terrorisme. Et compte tenu de son histoire, assimiler aujourd’hui l’ingérence humanitaire en Birmanie à de la violence diplomatique, c’est donner priorité, protection et préférence à des bourreaux. C’est de la perversité active. C’est entériner universellement un principe criminel, une impunité, et l’impuissance de la communauté internationale face à un crime à grande échelle, dont les auteurs ne relèvent désormais, par l'horreur de leurs actes plus de la diplomatie. Il existe des négociations avilissantes.

Mais, me diront peut-être encore certains d’entre vous, il reste de l’espoir, il y a de l’activité diplomatique, des ouvertures…

          

-Je ne suis pas un chien.

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